Carnet d’artiste

Communiqué de presse – Les 10 mots de l’année 2019

Depuis douze ans, Jeanne Bordeau styliste en langage, révèle les 1000 mots qui marquent l’année écoulée. Jeanne Bordeau en tant que linguiste et artiste utilise dans la presse des mots qu’elle collecte pour raconter l’histoire de l’époque à travers des tableaux. 

Cette année son œuvre qui a douze ans est visible sur son site d’artiste : jeanne-bordeau.com. La composition des mots de 2019 sera exposée le 10 mars 2020 pour le Cinquantenaire de la Francophonie au CESE à Paris. 

En 2019, les mots marquants sont : Ecocide, Greta, Féminicide, Notre-Dame, Retraite/Réforme/Grèves/Clause du Grand-Père, LGTBQ/Trans, Décrocheurs de portraits/Désobéissance civile, Haute-Tension, Hydre, Islamiste, Authenticité/Raison d’être/Loi Pacte, Woke Attitude, Agribashing/Avionbashing/Conso-washing,Taux négatifs, Smombies, les Misérables. 

Les préfixes de l’année sont : Néo, Ultra, Trans. 

L’année de Greta, l’année du climat 

2019, popularise le mot « écocide » avec la tentative avortée de faire condamner le « crime d’écocide » dans le droit pénal français. « Greta » est désignée personnalité de l’année par le magazine « Time » et, « l’urgence climatique » devient la préoccupation majeure des « ados écolos », de la « génération climat » aussi appelée les « sustainable natives » Nos ados sauveurs sont-ils toujours cohérents ? Qui peut le dire à l’heure où l’un des mots de l’année est également « smombies » ? Ce mot désigne ces publics « zombies » qui ont constamment la tête dans le smartphone. Difficile de se passer de la tech ? 

A « l’écocide » s’ajoute « l’éco-anxiété » nourrie par « les mégafeux », l’incendie de l’usine « Lubrizol » et « le stress hydrique » synonyme de « pénurie d’eau ». Oui, la bataille de l’eau a débuté. A Paris, le « réchauffement climatique » est illustré par un record de chaleur au mois de juillet : « 42,6 degrés ». « Canicule », « Sécheresses ». 

Les violences faites aux femmes impriment leurs mots 

Le « féminicide » est dénoncé dans la rue avec des marches contre « les  violences sexuelles » et « les violences sexistes » menée par le collectif « #NousToutes » et un « Grenelle des violences conjugales » est lancé par « Marlène Schiappa ». 

Autre revendication qui touche les femmes : la volonté de « dégenrer » et, de sortir du carcan manichéen des « sexes ». Un « néo-féminisme » se dessine et « l’inclusion LGBTQ » est au cœur du monde de l’entreprise. Le préfixe « trans » est un des préfixes de l’année, on s’est en effet beaucoup intéressé au « transgenre » en 2019. «Le monde est trop pensé par les hommes» ! 

Les questions sociales sont l’autre temps fort du lexique de 2019 

La « retraite » en « réforme » génère les mots du « ras-le-bol » et un « mal- être», avec des « grèves » qui conduisent à une « mobilisation massive » ; à « l’hôpital public », chez « les avocats », chez « les enseignants », « les paysans » et donc, pas uniquement à la SNCF et à la RATP. 

Un lexique plus technique apparaît également avec des termes comme 

« réformes paramétriques », « réformes systémiques », « âge pivot », « âge d’équilibre », « droit de retrait ». La désormais célèbre « clause du grand-père » alimente la question d’une « retraite à points » ou « à poings levés »

« Pression » et « haute-tension » sont palpables dans toute la société. En même temps, la « Loi Pacte » est censée officialiser la notion de « raison d’être » dans les entreprises. Ce devrait être une façon de répondre à la « quête de sens » et au désir « d’authenticité » du citoyen. Ce mot a doublé le mot émotion cette année. Le citoyen est profondément en « colère » et « les actes » des « gilets jaunes » le démontrent. 

Mal-être partout 

La « précarité » et la « pauvreté » sont visibles, les « hyper-riches » de 2012 deviennent en 2019 les « ultra-riches » et sont plus que jamais bannis. Même le problème de la « dépendance affective » touche l’entreprise. « Une angoisse » plane donc, alors que les « robots » s’incrustent dans le quotidien. C’est « robot, boulot, techno ». Alors que l’on nous parle « d’agile-working », de « flex-working » et de « télétravail », personne n’est dupe, « une vassalisation technologique » s’installe. 

Société « Post-croissance » 

Silencieusement, « Amazon s’installe à Metz », « le progrès a t il encore un avenir ? ». On oppose le « capitalisme numérique » au « capitalisme utile », 

on nous parle « d épargne responsable » pendant que « les néo-banques » et « néo-assurances » pullulent. Le « vieillissement de la population » se confirme, on évoque « le péril gris ». « Décrocheurs et déclassés économiques » regardent de très loin la fusion « PSA-Fiat Chrysler » et « Thomas Cook » se meurt. Quant aux « taux négatifs », ils provoquent des réactions paradoxales. Seule certitude ? Mark Zuckerberg est titré « Empereur digital ». Tout semble « washing » tel le « conso-washing » ou « bashing » avec « l’avion-bashing » ou « l’agri-bashing ». 

Hautes tensions politiques et chagrin collectif 

Sur le front politique, la « désobéissance civile » est incarnée par de nombreux mouvements, les « décrocheurs de portraits » présidentiels se montrent au grand jour. C’est la fin de « l’autorité ». Jérôme Fourquet décrit la France et ses « communautarismes » dans l’ouvrage « L’Archipel Français », le succès de librairie de l’année. Et, pendant ce temps, le danger des « policiers radicalisés » et de « l’hydre islamiste » est dénoncé par le président Macron. 

« Jadot » vainqueur des « Européennes » pousse à « verdir les réformes ». Le  pouvoir souffre d’une « déligimation » et cherche à préparer « les municipales » mais, il s’enlise dans une « réforme des retraites » et des « régimes spéciaux ». 

Signaux contradictoires 

Heureusement, les « dons », la « générosité », et « les millennials philanthropes » reflètent les mots qui donnent envie de croire en l’avenir. Les « e-cagnottes » se multiplient ainsi que le « bénévolat » et, les « aidants ». 

Seul moment où les Français se seront peut-être retrouvés, l’incendie de « #NotreDame », « Notre-Dame, Notre drame », « Notre-Dame en feu…», « Notre-Dame des larmes »

« L’intelligence collective » et la volonté de créer une « démocratie participative » ou « contributive » cherchent repenser le civisme. Le « RIC » occupe encore le débat politique. 

Pour l’avenir, on se projette en mode « woke attitude » : cool mais combatif, à l’écoute des injustices, avec « bienveillance ». Angèle caracole en tête du streaming musical avec son « balance ton quoi » puisque désormais, on est toujours « mobilisé ». Oui « mobiliser » est le verbe de l’année avec « reconstruire » et « révolutionner » ! On a pu lire aussi beaucoup le verbe « donner du sens ». 

Les rappeurs comme « Ninho », « Jul » ou « PNL » incarnent une poésie urbaine qui scande « une quête de sens ». Hélas, la réalité est parfois plus violente, et les banlieues relatées par le film « Les Misérables » ont « bouleversé Emmanuel Macron ». 

En 2019, tout est « ultra », « trans » et « néo », ces préfixes annoncent-ils un monde en reconstruction ?

Contact presse :

Jeanne Bordeau  

site : jeanne-bordeau.com

06 82 68 56 58

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